mardi 1 janvier 2008

Retour sur / "Les haitiens et la double nationalité", de Théodore Achille

Cet article, publié en mars 2007, est extrait de la rubrique "Livres en folie" du quotidien haïtien "Le Nouvelliste" :

''Les Haïtiens et la double nationalité" est paru aux Editions du Marais (Québec) le livre "Les Haïtiens et la double nationalité". Voilà qui intéressera tous les Haïtiens de la diaspora, qui souhaitent une réforme du droit public en la matière.

Plusieurs millions de nos compatriotes se sont expatriés aux Etats-Unis, en France, au Canada, en République dominicaine, à Cuba, en Afrique, etc. "L'intégration en pays d'accueil a poussé des milliers d'Haïtiens à acquérir une nationalité étrangère. Perdent-ils pour autant leur statut d'Haïtien d'origine ? Peuvent-ils encore prétendre à l'exercice de leurs droits civils et politiques en Haïti ?" Ces interrogations - pertinentes - remettent en cause la notion de la double nationalité abordée par M. Théodore Achille, ancien membre du Conseil de l'Ordre des avocats du barreau de Port-au-Prince et ancien ministre de la réforme judiciaire en Haïti en 1984.

Dans son ouvrage instructif et percutant, paru aux Editions du Marais au Québec, Théodore E. Achille porte le lecteur à réfléchir sur une question d'actualité et de grand intérêt : la double nationalité. Divisé en quatre chapitres, l'ouvrage définit, d'entrée de jeu, la nationalité comme étant le lien juridique et politique rattachant un individu à un Etat.

Théodore E. Achille s'appuie sur les différentes constitutions qui ont été promulguées en Haïti depuis la fondation de la nation, le 1er janvier 1804. Ce livre montre bel et bien que son auteur est un partisan farouche du nationalisme identitaire, c'est-à-dire une solidarité qui assigne un désir de faire valoir notre héritage sociopolitique (P. 8). Sous un autre angle, il a voulu nous faire comprendre sur quels éléments l'Etat haïtien construit son autorité en la matière. Ainsi, il étudie «Les modes d'acquisition de la nationalité haïtienne, la perte de la nationalité haïtienne conformément à la loi, la question de la double nationalité, la participation souhaitée de la diaspora aux travers de le refonte de la Constitution de 1987 (P. 9). Des points qui ont déjà suscité tant de débats dans les milieux juridique, intellectuel, social, politique de chez nous et qui n'ont pas cessé non plus de créer des opinions divergentes dans ces différents milieux.

Discussions houleuses autour de ces points surtout quand arrivent les périodes électorales, où certains Haïtiens de la diaspora ayant déjà acquis une nationalité étrangère veulent participer aux élections municipales, législatives et présidentielle. Le cas de Dumarsais Mécène Siméus en est une preuve éclatante. En écrivant "Les Haïtiens et la double nationalité", Théodore E. Achille entend poursuivre deux objectifs spécifiques. D'une part, il veut combattre toute forme d'exclusion parce qu'il pense que les Haïtiens du dehors peuvent apporter leur concours dans la reconstruction de notre pays ; et donner, d'autre part, une mise en garde à tous ceux qui peuvent se prévaloir tantôt d'une nationalité, tantôt d'une autre au gré de leurs intérêts. C'est pourquoi la double nationalité s'apprécie quand les Etats souscrivent à des accords afin que les conditions d'attribution de la nationalité de l'un ne puissent porter atteinte à celle de l'autre. (P. 37).____________(1) ACHILLE (Théodore E.), Les Haïtiens et la double nationalité,Editions du Marais, Québec,53 p.

Schultz Laurent Junior

Copyright © 2008 Le Nouvelliste, Haïti.

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